Laissez bronzer les cadavres ! Manchette & Bastid
Première participation de Jean-Patrick Manchette à la série noire (1971), ce livre respecte les codes du théâtre classique. On y retrouve l'unité de temps : l'histoire se déroule dans la journée et commence par une séance d'art à coup de flingues et se termine par le comptage des cadavres par les flics. On y trouve également une unité de lieu : Un hameau perdu dans le département du Gard . Et enfin, l'unité d'action.
Manchette réussit dans ce court roman axé sur l'action à créer une ambiance sombre et étouffante.
L'Échiquier du mal de Dan Simmons

L'Échiquier du mal est un roman fantastique incroyable, entre fiction et histoire réelle, dans lequel Dan Simmons ouvre une réflexion sur le mal, la manipulation, la violence est faite au nom de la religion, de la raison d’état, de la race, du sexe sur la perversité pure et simple.
Ce livre transpire le mal et les plaisirs sordides.
De la seconde guerre mondiale à nos jours, certains hommes ont un Talent : celui de pouvoir entrer dans la tête des autres et les transformer en marionnettes au service de leurs perversions .
Sans eux le nazisme n'aurait peut-être jamais existé. Ce sont des vampires psychiques. Dan Simmons va très loin dans la description de la cruauté mentale , de la manipulation, repoussant les limites trés loin ...
Pour eux,l 'humanité n'est qu'un terrain de jeu, là pour satisfaire leur soif de pouvoir et de destruction.
Peut-être ce jeu est-il allé trop loin ? le temps est venu pour les victimes de se rebeller.
Dan Simmons dresse également un portrait de l'Amérique des années 80 et jette un regard désabusé sur cette société sclérosée,: Corruption généralisée dans les milieux politiques, racisme endémique dans les États du Sud, prosélytes religieux....
L'échiquier du Mal est chef d'oeuvre dérangeant, qui nous place du coté du Mal, dont il est difficile de définir le genre. Roman ? Thriller ? Fantastique ? Anticipation ?
Un grand livre sur les rapports entre pouvoir et violence. Ce besoin de stimuli toujours plus forts conduisant les criminels à envisager des changements d'échelle est également illustré de manière très documentée dans Les Racines du mal de Maurice Dantec.
Jack Mongoly de Guillaume Nicloux
Si vous avez manqué le début
La trentaine finissante, célibataire par habitude, le détective Jack Rudy-Bill se sert de ses études ethnologiques et des mœurs indiennes pour résoudre ses enquêtes. Débarque un jour Jimmy Le Groll, qui le charge de retrouver sa fille. Prénom : Vichy, âge : vingt-deux ans, signe particulier : trisomique... Les recherches commencent. Rencontres bizarres, oiseaux de mauvais augure, coïncidences inquiétantes, mensonges et contre-vérités. Plus Rudy-Bill avance dans son enquête, plus le mystère s'épaissit. Le dénouement relève du conte mythologique ou du cauchemar dantesque, c'est selon...
Les dix premières lignes
Mon nom est Jack Rudy-Bill mais tout le monde m'appelle Rudy-Bill. J'ai trente-huit ans et je fais mon âge. Je mesure un mètre soixante-dix-neuf, je pèse pas loin de quatre vingt kilos, mes cheveux sont blonds et j’ai quelques taches de rousseurs sur le visage. Je ne supporte pas le soleil et je suis allergique à l’eau de mer. Je suis allongé sur mon lit, dans la chambre. Nous sommes dimanche et il pleut. J’ai dans les mains un ouvrage de Simms, une édition de 1903 (…)
Mon Avis

Cinquième roman de Guillaume Nicloux, publié en 1998. Sorti en même temps que son adaptation cinématographique du Poulpe. Un roman qualifié de « polar métaphysique » par Flammarion et qui a l’odeur des romans américains des années soixante-dix.
Dès les premières pages, le monde glauque et spleenesque de Jack Rudy-Bill se met en place. Rudy-Bill, c’est un privé. Habitué à traiter des affaires minables. Célibataire par habitude. Une vie déprimante. « J’ai choisi la vie que je mène et mon seul souhait et de rester libre. » « Ça fait vingt ans que je porte les mêmes fringues. Je veux dire le même style de fringues. Plutôt sombres et fades » Un jour il se retrouve à chercher Vicky, une jeune trisomique disparue mystérieusement. Et pourtant le monde glauque s’estompe. On n’y pense plus vraiment et on s’amuse à suivre les investigations de ce privé un peu à côté de la plaque. L’enquête devient d’ailleurs très vite prétexte à un délire très fellinien. Un doux délire bien orchestré. Peut-être... Mais ça fonctionne !
Loin des codes et des cliches du polar, l’univers de Nicloux prend aux tripes.
Le style réaliste, son écriture sèche, sans artifice et sa parfaite maîtrise dans le développement de ses thèmes font de ce roman un ovni. Les coïncidences se croisent à chaque chapitre. Les rencontres bizarres aussi. On se surprend à sourire et à trouver attachants ces personnages de la vie avec des motivations de la vie. Chez certains auteurs d’aujourd’hui on devine une fascination pour la violence ou la vulgarité. Rien de tout ça dans ce livre, comme dans toute l’œuvre de Nicloux.
L’atmosphère est totalement maîtrisée et assumée. C’est noir. Décalé. La maîtrise est là. Et malgré la mise en avant de son goût pour la décrépitude le résultat est presque poétique.
Jack Rudy-Bill ne peut cacher son lien de parenté avec le personnage de François Manéri, (interprété par Thierry Lhermitte) le détective privé qui fera son apparition dans le long métrage Une Affaire Privée, quatre ans plus tard. En effet, Jack Mongoly comprend de très nombreux points de concordance, à la fois dans les personnages, les attitudes et l’histoire avec le premier volet de la trilogie policière de Guillaume Nicloux. Ce personnage de François Manéri se retrouve d’ailleurs dans les trois films de Nicloux (Une Affaire Privée, Cette Femme-là et La Clef). C’est dans ce dernier que Thierry Lhermitte ressemble le plus à Jack Rudy-Bill. Pour l’anecdote, dans une interview, Lhermitte explique qu’il porte des fringues de la vraie vie. Des fringues pourries. Pas de fringues de cinéma. Ce qui le rapproche un peu plus de Jack…
J'ai publié cette chronique sur le site POL'ART NOIR
Nouveaux contes de la folie ordinaire de Charles Bukowski

Bukowski on aime ou on déteste. J'adore sa prose, l'une des plus dénonciatrices accusatrices de ce temps. Une lecture à la fois stimulante et grisante. Bukowski est dans l’autodérision et il est l’un des grands de la littérature américaine contemporaine engagée.
Derrière sa réputation d'écrivain glauque, se cache une écriture directe, crue, salace à la frontière de l’acceptable. Bukowski nous balade d'une émotion à l'autre au fil de ses délires et l'apparence grossièreté ne permet pas de cacher son vrai âme de poète. La prose est splendide, émouvante, bouleversante et Bukowski l'utilise pour démontrer l’intolérance de l’Amérique de la réussite et de l’argent. Dans ces 44 nouvelles on retrouve, bien sûr, les thèmes récurrents de la vie de Bukowski : Los Angeles, ville "putride", ses dealers, ses flics, ou ses femmes hystérique.

Je termine ce billet avec un citation :
"Un être libre, c'est rare, mais tu le repères tout de suite, d'abord parce que tu te sens bien, très bien quand tu es avec lui."
De quoi ça cause :
auteur culte,
critique de la société américaine,
femmes,
glauque,
littérature blanche,
Los Angeles,
nouvelles,
sexe
Les Racines du mal de Maurice Dantec
Derrière ce roman qui débute comme un simple polar, se cache une œuvre unique qui explore l'âme d'un meurtrier et de ses poursuivants. Le héros du roman est cogniticien. Il est amené à traquer un groupe de tueurs en série.
Il est assisté par un ordinateur à l'intelligence artificielle redoutable, qu'il a développé. Capable de pirater n'importe quel réseau informatique et de simuler le profil psychologique d'individus à partir de faits épars, cet ordinateur lui est d'une aide immense.
Je ne connaissais pas Maurice Dantec et je ne sais pas trop comment je me suis décidé à lire ce polar futuriste (un des romans les plus connus de l'auteur). Le récit est plein de suspense et de surprises. Les personnages sont profonds. L’enquête palpitante et riche en rebondissements Ce n'est pas vraiment un roman policier ou un thriller mais plutôt de la science-fiction.
La force de Maurice Dantec est réussir à entraîner son lecteur avec lui, au cœur le plus sombre de l'Etre Humain.
Surprenant et effrayant par moment, mais aussi œuvre imparfaite et ovni littéraire, Les Racines du mal est polar/très bien écrit, un roman de fou. Une expérience unique.
Il laissera, j’en suis certain une empreinte indélébile sur l’amateur de polar que je suis. Toutefois, je comprends que les avis à son sujet puissent être très partagés mais il n'existe aucun autre livre comparable, ni aucun auteur comparable à Dantec.
Les Racines du mal est, à mon avis, incontournable. Un style à part, aux frontières du thriller, de la quête métaphysique et de l'anticipation technologique et sociétale.
Découvrez également comment j'ai failli rencontrer Maurice Dantec, 1 an plus tard, le 11 septembre 2007.
Maurice G. Dantec, Les racines du mal, Gallimard/Série Noire, 1995, 635 p.
Il est assisté par un ordinateur à l'intelligence artificielle redoutable, qu'il a développé. Capable de pirater n'importe quel réseau informatique et de simuler le profil psychologique d'individus à partir de faits épars, cet ordinateur lui est d'une aide immense.
Je ne connaissais pas Maurice Dantec et je ne sais pas trop comment je me suis décidé à lire ce polar futuriste (un des romans les plus connus de l'auteur). Le récit est plein de suspense et de surprises. Les personnages sont profonds. L’enquête palpitante et riche en rebondissements Ce n'est pas vraiment un roman policier ou un thriller mais plutôt de la science-fiction.
La force de Maurice Dantec est réussir à entraîner son lecteur avec lui, au cœur le plus sombre de l'Etre Humain.
Surprenant et effrayant par moment, mais aussi œuvre imparfaite et ovni littéraire, Les Racines du mal est polar/très bien écrit, un roman de fou. Une expérience unique.
Il laissera, j’en suis certain une empreinte indélébile sur l’amateur de polar que je suis. Toutefois, je comprends que les avis à son sujet puissent être très partagés mais il n'existe aucun autre livre comparable, ni aucun auteur comparable à Dantec.
Les Racines du mal est, à mon avis, incontournable. Un style à part, aux frontières du thriller, de la quête métaphysique et de l'anticipation technologique et sociétale.
Découvrez également comment j'ai failli rencontrer Maurice Dantec, 1 an plus tard, le 11 septembre 2007.
Maurice G. Dantec, Les racines du mal, Gallimard/Série Noire, 1995, 635 p.
Ne le dis à personne d'Harlan Coben
Je viens de voir que le film allait être adapté par Guillaume Canet.
J'ai eu l'occasion de chroniquer ce bouquin sur le site et je viens de le relire avec un nouveau regard.
Une lecture plaisante, un bon thriller, sans temps morts, du suspens, de la tension
Les pages qui s'enchaînent et je me suis laissé emporter jusqu'au bout.
Tellement vite que je l'ai lu d'une traite et, en ce sens, le roman remplit son contrat.
Bref j'ai été totalement conquis par ce thriller nerveux, brutal, tendre et captivant !
Ne le dis à personne est donc thriller que je recommande fortement.
Surtout pour ceux qui sont fâchés avec les policiers/thrillers.
Allez j'attaque une autre Harlan Coben !
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