Film : L’Agence (The Adjustment Bureau)

Hier soir je me suis rematé L’Agence (The Adjustment Bureau) , bon petit film entre fantastique, romance et fable psychologique, avec Matt Damon et Emily Blunt.  La  réalisation est très posé mais efficace. Bien montée et accompagné d'une bande originale a la hauteur.

Matt Damon et Emily Blunt forme un très beau couple dans ce film. Le duo marche à merveille.

Le scenario, une adaptation de l’excellent philip k dick , est vraiment travaillé et bien ficelé. Course poursuite d'un destin qui ce veut autre qu'il n'est.

Et malgré un deuxième visionnage, le film reste une bonne surprise.
Petit coup de cœur pour ce film.

Du réalisme dans le roman noir.

Perso, je me fous du réel au cinéma ou dans les bouquins.
Je rejoins complètement Sophie dans son point de vue sur le point de vue.

J'avais déjà abordé brièvement le sujet de Melville et des ses bagnoles américaines.
Je pense aussi à "À bout de souffle" où la nana se balade en vendant ces New-York Times à Paname. Pour dire la vérité, j'avais même pas calculer l'incohérence, je m'étais même dit " Ah ouais ? Dans le temps on pouvait acheter le Times sur les Champs ? " (J’étais jeune à l'époque - 15 ans quoi )
Et puis les films de Nicloux, bien sûr.
Là aussi, un traitement réaliste de l'image et des attitudes. Réaliste dans la banalité. Mais derrière cette banalité, des intrigues extraordinaires où des gens ordinaires se retrouvent à faire des actions hors du commun.
Est-ce que ça pose un problème ? Non, Nicloux se fout du réalisme au cinéma.
Mais le résultat est là.



Un dernier verre avant la guerre, de Dennis Lehane

Excellent bouquin de Dennis Lehane, l'auteur de  Shutter Island pour ceux qui ne suivent pas.

Même si certains éléments sont prévisibles, l'intrigue se tient et donne envie d'aller au bout du livre.
Lehane tranche dans le vif. Montre plusieurs points de vue, sans fausse note. Une qualité d'écriture et d'intrigue remarquable, digne d'un grand talent.

Le duo de Patrick Kenzie et Angela Gennarofonctionne parfaitement.  Ils sont imparfaits et cabossés par la vie ce qui les rend si attachants.


A lire de toute urgence !

Un extrait pour la route :

"J'ai de nouveau tourné en prenant Myrtle Street, une rue pas plus large qu'un bout de fil dentaire, avec de hauts bâtiments coloniaux qui se serraient contre moi. Il est impossible de suivre quelqu'un dans Beacon Hill sans se faire repérer. Les rues ont été construites avant les voitures et, je suppose, avant les gros ou les grands. 
Au temps où Boston était ce monde mythique et merveilleux de profs d'aérobic nains, les hauteurs de Beacon Hill devaient paraître spacieuses. Mais maintenant, elles sont exiguës et étroites, et ont beaucoup en commun avec une vieille ville provinciale française : très agréable à l'œil mais un désastre du point de vue fonctionnel."



The Town : (Le prince des braqueurs), de Chuck Hogan

J'avais lu de bonnes critiques à propos du film et je m'étais interessé au livre sans jamais commencé sa lecture. Il se trouvait dans ma PAL depuis un bon moment.

L'histoire est simple : Doug MacRay est un braqueur ambitieux de Charlestown, banlieue de Boston. Il rêve au casse du siècle. Lors d'un hold-up, Doug tombe amoureux de Claire, la directrice de la banque. Poursuivi par le FBI et soupçonné par ses amis, il ne parvient pas à choisir entre sa vie de truand et son amour. Son destin s'en chargera : le plus gros braquage jamais réalisé se prépare...

On est plongés directement au coeur de l'action. The Town , c'est la « ville », c'est Charlestown, un quartier sensible de Boston, ou le règne de la pègre et des dealers à un peu perdu le faste d'antan.

L'auteur, connait son sujet et sa ville. The Town, c'est la vie, la vraie. Celle ou on ne trouve ni Bon ni Méchants, où il n'existe pas de séparation nette entre le Bien et le Mal. Les personnages, possèdent chacun leurs qualités et leurs défauts, des forces et des faiblesses. Cette humanisation plutôt réussie donne la profondeur et le réalisme dont a absolument besoin ce genre d'histoire pour ne pas tourner au ridicule. 


Excellent moment de lecture. Un bon polar pour les amateurs du genre.

Cent Mètres de Silence, Jim Thompson - Série noire N°54

Le trio,  Joe, Elisabeth & Carol gèrent une salle de cinéma, reprise et remise sur pied par le narrateur, Joe.
Comme toujours c'est noir. Thompson décrit un monde complètement paranoïaque où il faut, pour espérer avoir une chance de s'en sortir, écrabouiller l'autre avant qu'il ne vous écrabouille.

En toile de fond, Jim Thompson décrit les prémices de la concentration des grands groupes de diffusions de films qui tentent d'étouffer les petites salles indépendantes. Vu la situation et prêt à tout, Joe magouille pour s'en sortir et se lance dans une arnaque à l'assurance.

Et puis il  y a les autres, et parmi les autres, il y a toujours plus pourri que soi. Ceux qui se jettent sur vous quand vous êtes faible...

Il y a aussi l'amour, toujours une histoire d'amour chez Thompson. Dans Cent Mètres de Silence, L'auteur en raconte une terrible, sans concession.Il adore décrire des amours improbables et désespérés, c'est en partie le cas dans ce livre.

On retrouve dans Nothing More Than Murder (le titre américain) les salauds de l'univers thompsonnien qui se démènent dans une mer peuplée de requins.

Joe ne vaut pas mieux que les autres avec ses sursauts de culpabilités qui le pousse vers la folie...

A découvrir et à déguster comme toute l'oeuvre de Thompson...







Au coeur de la mort de Lawrence Block


"Je me contrefous de savoir qui a tué cette pute. Ce salopard, là-bas, n'a que ce qu'il mérite."

Premier tome de la série des Matt Scudder, le roman, typique du polar noir, nous entraîne dans le New York des années 70 avec son lot de prostitués, de paumés, de flics et de politiciens corrompus. Une ambiance somme toute assez classique, un héros typique, un dénouement finalement assez attendu. Rien de très innovant dans ce polar qui se lit avec plaisir sans non plus révolutionner le genre même si le côté  old school est très classique ; un bon livre, mais pas inoubliable.