La Prochaine Fois de Marc Levy

Petite lecture « tranquille » avant d’attaquer ma PAL de rentrée et pour finir cet été 2015.
Quoi de mieux qu’une belle histoire d'amitié, qu’une étrange romance et quelques beaux voyages ?

Marc Levy nous transporte dans le monde de la peinture, de l'art,et à des millénaires de ce que je suis habitué à lire.  Mais tout ça reste très léger, voir insipide et surtout prévisible !

J’avais lu, il y a des années sont premiers roman, Et si c'était vrai...,  et cela ne m’avait pas marqué plus que ça. J’ai essayé une fois encore  mais Levy n'est pas un auteur pour moi....

Si vous aimez les intrigues autour de la peinture, je vous invite à vous jeter sur Le baiser de l’ombre de Paul Colize, bien plus intéressant et palpitant.



Spasmo de Umberto Lenzi


Je ne serais trop expliquer comment j’en suis arrivé à voir ce film mais il est vrai que le hasard fait bien les choses. En effet, ce SPASMO m’a fait découvrir un genre cinématographique que je ne connaissais pas, le Giallo.

Parlons d’abord du film.  

Le démarrage est classique. Christian (Robert Hoffmann, un inconnu pour moi mais une belle gueule de jeun premier) tombe amoureux d'une mystérieuse jeune femme (Suzy Kendall, sublime). Quand un homme fait irruption dans leur chambre d'hôtel et que Christian le tue accidentellement, les choses deviennent de plus en plus irrationnelles...

Au final, un très bon drame policier de série B au filmage assez particulier de Umberto Lenzi  et un découpage scénariste tout aussi curieux, si bien que je peux me demander s'il un scenario a  été écrit lorsque le film a été tourné( la fiche wikipedia parle de 5 scénariste.. sic ).

Car l’intrigue est complexe à suivre et un peu incohérente à certains moments.

Mais pourquoi se préoccuper du sens, alors qu'on peut se satisfaire de son absence ?

Mais le tout tient en haleine avec son cortège d'interrogations, et un twist final surprenant.





Maintenant parlons un peu de Giallo. 

Le giallo est un genre de série B, italien, à la frontière du cinéma policier (poliziottesco), du cinéma d'horreur et de l'érotisme, qui a connu son heure de gloire dans les années 1960 à 1980. Le genre connaissant  son apogé dans les années 1970 et les réalisateurs phares de ce style  sont  Dario Argento et Mario Bava.



Les giallo  caractérisés par de grandes scènes de meurtres excessivement sanglantes, un jeu de caméra stylisé (tout s’explique alors !) à base d’éclairages tranchés,  de mouvements de caméra et les angles de prise de vue élaboré (gros zoom, travelling tout chelou).

On trouve aussi une musique inhabituelle (j’ai oublié de la musique de SPASMO signé  Ennio Morricone qui colle bien à l’ambiance).

Belle découverte et de belles et nombreuses soirées ciné en perspective !


Ant-Man de Peyton Reed

Ce Ant Man , de Peyton Reed (réalisateur de Yes Man avec Jim Carrey ) se révèle être une très bonne surprise de l'été. Certes, pas de grande innovation et on retrouve un héros débutant qui va découvrir ses nouveaux pouvoirs et apprendre auprès d'un maître à les maîtriser pour sauver le monde d'un vilain qui a mis au point un plan diabolique. 

Mais  Ant-Man est un film vraiment sympathique, fun et drôle . 

Le réalisateur a trouvé la bonne recette pour séduire le grand public. 

Au menu, de l’action, de l’humour, de l’émotion, une bande son dynamique, des effets spéciaux originaux et un casting intéressant ! Simplicité et efficacité, c’est réussi ! 

Ant-Man est, surement, le blockbuster le plus abouti de cet été (même si c’est le seul film que j’ai vu…)


Dernière escale de James Patterson



On continue la découverte de James Patterson avec, cette semaine, la Dernière escale.
Un roman efficace, formatés et  écrits pour devenir un best-seller. 

Happé dès les premières pages, la Dernière escale est un roman qui se lit très vite. James Patterson réussit le tour de force de faire monter le suspense malgré une  histoire classique sur le fond, mais bien surtout ficelée. 

Depuis la mort de son mari et son remariage avec Peter Carlyle, célèbre avocat new-yorkais, une mère est au bord de la crise de nerfs. à cause de ses trois ado. Elle décide donc de partir en croisière pour calmer tout le monde mais, à peine les amarres larguées, les ennuis s'accumulent... jusqu'au naufrage. 

On y retrouve des rebondissements à profusion, de l'humour et une fin que je n'ai pas vu venir.




Luke la main Froide de Donn Pearce

Luke la Main froide, premier livre de Donn Pearce, est un coup de maître , une histoire de forçats qui "sent le vécu" avec un argot mesuré mais des manières au naturel, un livre qui nous plonge dans l'univers carcéral des Etats-Unis d'avant, où les bagnards cognaient dur sur les cailloux, nettoyaient les voies de circulation avec des chaînes aux pieds, dans la poussière, sous le soleil, et dans une solidarité virile et brut comme un roc.

Envoyé au bagne pour avoir vandalisé des parcmètres, Luke Jackson s'y lie d'amitié avec un autre détenu, Dragline, et devient très populaire grâce à son flegme et sa joie de vivre contagieuse, mais aussi parce que c'est un homme insoumis

Il se passe quelques pages avant l'arrivée de Luke, c'est d'abord une présentation du camp de Raiford, la découverte de l'Equipe Taureau utilisée pour l'entretien des routes de la région par tous les temps. Le récit de Luke n'est qu'indirect, par le narrateur et par les histoires racontées a posteriori par son pote Dragline (grande gueule édentée). 

Luke, symbole de la cool attitude et emblématique de son époque, finit par incarner une sorte de mythe anticonformiste. Un mythe que les forces de l'ordre ne toléreront pas très longtemps...

L'atmosphère du temps, du travail, de la répétition... Luke la Main froide est d'abord une histoire il devient le mythe, le modèle, un espoir. C'est important pour le sens de ce livre qui n'est pas que Luke, qui est aussi ce qu'il signifie pour chacun, par sa force, sa liberté, son endurance... voire son indifférence qui peut être se tapis derrière son cool.

On se prend au livre petit à petit, du lien fort qui se tisse que les protagonistes soient proches ou non les uns des autres, une espèce d'intimité dans l'adversité des règles dures et de la violence imposée. C'est plus qu'une image de liberté immuable et trop schématique, c'est plus détaché, un peu plus triste aussi.

Porté à l'écran par Stuart Rosenberg, avec Paul Newman (1967).


Vie de saint et La vitesse de choses de Rodrigo Fresán


« Jésus-Christ avait des lunettes noires »



Edité d’abord en argentine en 1993 puis republié en 2005, dans une version corrigée et améliorée par l’auteur, Vie de Saint est un recueil de nouvelles. La vitesse des choses est également un recueil de nouvelles, publié en Argentine en 1998.  Pas loin de 1000 pages à eux deux.

Des nouvelles comme des explosions, désordonné, sorte de roman désarticulé,  avec comme  thème central,  Jésus Christ,  la religion et le sentiment religieux, le besoin de croire en quelque chose qui semble invraisemblable (sujets qui, je trouve, font toujours de mauvais roman – je viens dans faire l’expérience avec La dernière prophétie de James Patterson – mais d’excellent recueil de nouvelles).  N’est-il pas plus facile de croire quelque chose qui commence et se conclut plusieurs fois plutôt que quelque chose qui s’éternise sur 400 pages et dont le dénouement finit par moins nous intéresser ?

Malgré toutes ces belles paroles d’introduction, je ne suis pas habitué à la nouvelle. La nouvelle est le genre de l’homme nomade, le roman celui de l’homme sédentaire. Les romans sont des formes vigoureuses de raisonnement pur et constant, tandis que la nouvelle semble, pour Rodrigo Fresán, surgir du néant ou jaillir de je ne sais quelle obscurité et ignorant toutes les règles établies. Aussi, dès les premières pages, je mentirais si je n’ai pas été perturbé par le style complexe de l’écriture de l’auteur argentin. L’écriture de Fresán n’est pas facilement abordable et l’on s’y perd vite.  Les lecteurs que nous sommes veulent comprendre, sans avoir besoin de produire le moindre effort. 
Hélas, cela n’est pas possible avec l’œuvre de Rodrigo Fresán.

Le contenu de ces romans, si comme je le disais en introduction  peuvent se qualifier ainsi, disons plutôt une collection d’histoire, un  collage de cauchemars, s’avère inégal. Certaines nouvelles sont captivantes et d’autres profondément ennuyante. 

Mais la force du texte réside dans ces histoires qui se croisent et se répondent. Sur ce point les deux ouvrages, Vie de Saint et La vitesse des choses, sont même complémentaires. 
La lecture devient vite ludique.  On prend des notes, se surprends à revenir en arrière, à redécouvrir un chapitre déjà lu avec un œil nouveau après avoir lu un nouveau chapitre.

L’auteur argentin déborde de trouvailles, narre avec une vigueur extraordinaire, beaucoup de brio et  vaste éventail de machine créatrice. On se rend compte aussi que Fresán est pétri de culture littéraire, de bande dessinée, de séries B, de rock, manifestant une célébration des pouvoirs du langage et un important travail narratif et stylistique. 
Comme dis en introduction, il ne s’agit pas exactement de roman ni de recueil de nouvelles mais plutôt d’une Ecriture, de théories, de propositions écrites à un rythme vertigineux. Les digressions sont nombreuses, apportant toute sa valeur à l’œuvre. L’auteur ne cherche pas à faire de la réalité ou de la fiction.  L’auteur nous propose une réflexion sur la fiction et sur la réalité.

Aussi, après cette découverte, je comprends pourquoi  Fresán est, aujourd’hui, la référence de toute une nouvelle génération littéraire latino-américaine.

La littérature est un vampire à qui nous ouvrons la porte.


Eblouis par les possibilités de son pouvoir…


Frères de Sang de Richard Price


L'un des premiers romans de Richard Price (publié en 1976 au Etats-Unis), l'auteur nous embarque dans le Bronx des années 1970  et nous décrit la vie quotidienne d'une famille,ni meilleure ni pire que les autres. Price décrit  un monde où la violence est monnaie courante, où les hommes vont au bordel comme nous irions boire un verre au café du coin.

Le langage est volontairement cru et vulgaire, mais correspond au milieu décrit. L’humour est bien présent, les blagues fusent ainsi que les ressentiments envers les autres.

Frères de sang c'est tout ça à la fois.

Poignant.


Flics Requiem de Michel Tourscheret

Récompensé par le grand public avec l’obtention du prix VSD 2013, « Flics Requiem » est un polar, un thriller que j'ai dévoré en deux jours car, pour un premier roman, Michel Tourscheret signe là un bijou de polar à la française.


L'histoire est basique et Tourscheret  nous offre 300 pages d’enquête, autour du meurtre de plusieurs flics.

Mais la force du livre réside dans cette intrigue maîtrisé et  sans temps mort.

Le style ne  soufre d'aucune lourdeur, ça sent le réel et le vécu.

J'ai adoré !


Flou de Jean-François Derec

Habitué, il fut un temps des émissions de Laurent Ruquier, Jean-François Derec est  comédien, humoriste, chroniqueur mais aussi  auteur. 

Lorsque je le croisais dans le RER Paris-Melun, jamais je n'aurais pensé, des années plus-tard, lire et aimer l'un de ses romans !

Flou est un roman amusant et rempli de péripéties. Derec nous plonge dans les aventures de Simon, 12 ans, prêt à tout pour sortir son père  d'une très mauvaise passe...

"L'histoire que je vais vous raconter est arrivée à mon papa. C'est une histoire extraordinaire et pourtant elle n'a intéressé personne à la télé et dans les journaux. Normalement, les histoires extraordinaires, ça les intéresse, à la télé et dans les journaux. Peut-être que celle-ci était trop extraordinaire. Ou que mon papa était trop ordinaire."

Un jour, le père de Simon, chauffeur de taxi, est le témoin d'un gros braquage. Le journal de 20 heures l'interroge. L'homme accepte de raconter ce qu'il a vu, mais demande à être flouté, pour éviter toutes représailles. Le lendemain, il se rend compte avec stupeur que son visage... est toujours flou ! Son fils, intrigué et excité à la fois, se lance alors le défi de sauver son papa par tous les moyens. Avec sa bande de copains hilarants, le gang des Microbes, il va tenter de trouver la vérité sur cette insolite maladie, allant même jusqu'à guetter PPDA au bas du siège de TF1 pour lui demander de l'aide !

Ecrit avec le langage fidèle qu'emploient les préadolescents d'aujourd'hui, parsemés de questions existentielles parfois tendres, parfois cocasses, ce roman est une vraie bouffée d'oxygène. Derec livre un roman loufoque et drôle.

J'ai passé un excellent moment alors merci Jean-François Derec !