Depuis une quinzaine d'années, Stephen King m'aura fait
passer par toutes les émotions : De l'adoration à la pire des déceptions !
Aussi, c'est une palette de sentiments parfois très contradictoires qui a
jalonné mes lectures.
Avec Mr Mercedes, Stephen King quitte sa zone de confort et
s'attaque au polar. Le classicisme de ce nouveau risque de perturber certains
fans, l'écriture (et la traduction) est moins pêchue qu'à l'accoutumée et j'ai
lu certaines critiques affirmant que ce Mr Mercedes rivalise avec ceux des
meilleurs auteurs du genre.
Je ne partage pas cet enthousiasme même si Mr Mercedes est
un bon roman assez généreux en rebondissements et en suspense. La force de King est de créer des personnages crédibles,
avec une âme, une vie propre. Ainsi, l’intérêt se porte sur le duel entre un
flic débonnaire et un psychopathe ordinaire. A côté de ça, j'ai trouvé les
personnages secondaires un peu trop stéréotypés jusqu'à la caricature (Mères
possessives, geek en manque de père, femmes bafouées, gamines hystériques)
... avec une envie de dire "tout ça pour ça ?" au moment de tourner la dernière page...
Même si King dresse
un tableau de cette Amérique d'aujourd’hui, où l'horreur surgit n’importe quand, cette critique
sociale évidente et incisive, ne suffit
pas à masquer le manque de rythme et d'idées neuves. Mon avis est mitigé, n'est pas Ellroy qui
veut, avec une envie de dire "tout ça pour ça ?" au moment de tourner
la dernière page. Oui, car on attend un retournement inattendu, un twist-ending
digne de ce nom mais rien ne vient, disons même que ça piétine sévère.
Malgré tout Mr
Mercedes reste un bon roman de genre avec trop de clichés à mon goût.