James Hadley Chase, pilier du roman noir

Depuis peu, je me suis pris de passion pour le roman noir américain. Je me suis ainsi plongé dans la lecture des classiques du genre.

Après Chandler, j'ai découvert Chase.

umc30Plusieurs fois, mon beau-père m'a parlé de cet écrivain mais je n'ai pas cherché à en savoir plus. Les titres racoleurs et les p'tites pépés dénudées sur les couvertures de la collection "Carré noir" ne me donnait pas envie. Et puis j'ai lu "LE REQUIEM DES BLONDES" et même si n'est pas mon livre préféré ce fut quand même une révélation. J'ai tout de suite accroché. Le style, l'ambiance, il y avait tous ce que j'aime dans un bouquin.
J'ai donc attaqué la suite, au rythme de 3 à 4 poches par semaine.

Mais qui est ce James Hadley Chase ?

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A la lecture, la première chose qui saute au yeux, c'est que ces polars noirs dans la meilleure veine du hard boiled américain, n'ont ,(presque) pas pris une ride. Un peu comme les Chandler. Rappelons au passage que Chase est british et qu'il a écrit la plupart de ses livres à l'aide d'un dictionnaire de slang. L'argot Yankee étant bien différent de celui de nos voisons anglais.

De mon point de vue, il a apporté du sang neuf dans la production de l'époque en introduisant des personnages sans morale, et en donnant la priorité à l'action  plutôt qu'à la psychologie. Cela donne, au final, des petits bouquins au style expéditif et qui vous transportent en moins de deux au coté d'une tripoté d'énergumènes haut en couleur et autres gangsters américains.


Hormis deux nouvelles traductions, la centaine de bouquins qu'il a pondu ne se trouve plus que chez les bouquinistes d'occasion, les greniers de grands-parents ou chez les fans.



11 septembre 2007 : l'événement Dantec

Le jour où j'aurais pu rencontrer Maurice Dantec...


Ce mardi 11 septembre, forcément pas une date anodine,la Communauté des Lecteurs de Maurice Dantec organisait une soirée exceptionnelle.

Au programme, présentation de la communauté, lectures d’extraits d’œuvres de Maurice G. Dantec par David Kersan, conférence du professeur d'université Guy Millière, concert du groupe Villa Vortex, conférence de Maurice G. Dantec plus quelques autres surprises. Un programme aussi chargé qui n’est pas sans m’inquiéter.


20h10. J’arrive à la salle. Pas grand monde. Le vestiaire est vide. Trois péquins dans le hall. Le gars derrière son pupitre me demande de déposer ma veste et, je cite, mes armes de destruction massive. Je n’ai pas de veste. Je laisse mon sac.
Une affiche indique que les photos sont interdites pendant la soirée.

Je rentre dans la salle. Encore moins de monde que dans l’entrée. Personne. Je choisis une place au troisième rang, derrière les places réservées. David Kersan (l’agent de Maurice ) , échappe cachemire jetée sur l’épaule, répète. Il veut un son plus métallique. Plus machine. Derrière lui, guitare électrique et batterie. La fête va battre son plein. Je suis comme un môme la veille de sa fête d’anniversaire. Sur un écran géant défile des images. Le WTC, de la propagande islamiste, des machines en pagaille, Matrix, des usines, maurice.
Je regarde l’heure. 20h24 . La salle est toujours vide. Disons, 15 personnes. Une drôle de sensation se propage le long de mon épine dorsale.

Soudain, une vive agitation. D’après les quelques gusses dans la salle, Maurice arrive ! Il attendra au bar. J’apprendrais plus tard que c’était une belle connerie et que mes oreilles m’avaient fait croire ce que je voulais entendre.

Nouveau coup d’œil autour de moi. Le service d’ordre impressionne.

Je sors dans le hall tâter l’atmosphère. Un peu plus de monde. UN cocktail hétéroclite. L’intello en pull jersey côtoie le métaleu chevelu. Je trouve l’ambiance curieuse. Je me colle au bar et choppe une mousse.

Je zieute dans la rue. Pas mal de monde fait la queue. Je me demande ce que je fous déjà dans la place. Je suis content. Une soirée ou il y a de la bousculade dehors et personne à l’intérieur est une soirée qui commence bien.


Je retourne dans la salle. Les gusses de Villa Vortex répète (http://www.villavortex.com/ ). Le son est merdique. La salle ne semble pas faite pour ce genre de zik. Le mec que je prenais pour un vigile est, en fin de compte, le chanteur du groupe. Les réglages sont laborieux. L’ingénieur du son su a grosse goûte en jouant du bouton. Le chanteur est catégorique. Il ne chantera pas si il n’a pas les retours. Dans un coin de la scène, le guitariste scotché à sa gratte, s’échauffe dur. Premier tour de chauffe du groupe. Ca donne bien. Je me demande si je suis venu a un conférence données par un écrivain ou à un concert de punk métal. Le troisième rang, c’est un peu trop too much, il faudra que je pense à me foutre au fond. Le groupe est plutôt bon. Cela me plait bien, surtout qu’en arrivant une heure en avance, je n’ai pas craché les 15 euros au bassinet. Les musicos sont habités. Je kiff. C’est dans ce genre de soirée que le nom de mon blog prend toute sa dimension. Rock et littérature.


Bon Maurice, il est où ?

Je commence a me demander comment je vais rentrer chez moi, à pince sûrement, et si je ne vais pas me violenter dans le RER par une bande de lascar en jogging.

Le programme de la soirée s’affiche sur le mur vidéo. Je me retourne. La salle est toujours aussi vide.

Nouveau passage dans le hall. Bourré de monde et une chaleur infernal. Les gens me regardent comme si je faisais parti du staff. David Kersan arrive. Je joue mon rôle à fond, lui colle au basque un moment et retourne en vitesse dans la salle. Quelques secondes plus tard, les portes s’ouvrent, la foule s’engouffre et se tout le monde se pose tranquillement sur les chaises en plastoc. Rapidement, la salle est remplie. Une centaine de pèlerin.

Les images du 11 septembre 2001 sur écran. Un mec a coté de moi est plongé dans Cosmos Incorporated. Curieux. Comme si il voulait le finir a tout prix avant de rencontre l’auteur.

Le mec Communauté des Lecteurs fait les présentations d’usage et accueil tout le monde. Se mec me dit quelques choses, mais non c’est juste un sosie du héros de Prison Break. Il lâche un petit speech bien racoleur pour motiver les trouve avant l’arriver de l’empêcheur de tourner en rond de la littérature française.

David Kersan monte sur scène. Les réglages du micro sont bien comme il voulait. A lui de servir son bla-bla. Artefac est best seller depuis 3 jour (malgré le lynchage médiatique, Maurice reste donc un putain de cash-mahcine – ça ce n’est pas l’agent qui le dit, c’est moi ) Il insiste sur la signature de Maurice chez Random House (http://www.randomhouse.com/ ) , la plus grosse maison d’édition au monde. Dantec rêve du prix Hugo et c’est aux US que cela se passe. Random House est l’éditeur des plus grand : Dick, King …
Petit scoop sur le prochain bouquin. Ce sera la genèse de Babylon Babies. Le signe que Dantec cicatrise.

Ensuite, lecture d’un extrait de la sirène rouge. Franchement, je m’en cogne. Même si la lecture est assez bien, le texte je le connais par cœur pour l’avoir lu plusieurs fois et étudié en détail.


Puis, ce dont à quoi je m’attendais arriva sous la forme d’une petite phrase anodine lâché par Kersan: "Dantec est actuellement chez Guillaume Durand ( sic ). Il sera la dans un couple d’heure. "

Même si je m’y attendais plus ou moins, cette confirmation me fait l’effet d’un Scud en pleine tronche. J’avais beaucoup de mal à croire que Dantec allait jouer les écrivains de St-Germain des prés, a signer ces bouquins, genre Salon du Livre, derrière une petite table à la con. Pas Maurice.
Je rêvais d’une belle dédicace mais je n’ai plus qu’a aller voir sous la queue du chat si je n’en trouve pas une .
Rencontre Maurice Dantec est une chose qui se mérite. Avoir un gribouilli du maître, je n’ose l’imaginer. Je suis fan de Dantec – Dantec, tu es fan ou tu n’est rien. Je suis fan de son œuvre. J’aime ce qu’il est ou de ce qu’il veut faire croire qu’il est. Mais non, je ne vais pas me taper deux heures de bla - bla pour le voir cinq minutes et lui serrer la pince.

Je sais que je ne resterais pas jusqu'à minuit. Maurice ne doit pas connaître les règles basiques de transport en commun parisien et j’aurais du prendre les devant en prenant ma bagnole.

Kersan enchaîne les lectures. Je n’en peu plus.
Je me lèvre. Direction de vestiaire désert. Deux gusses s’approchent et je lis sur leur visage une profonde déception quand je leur annonce que je mets les bouts. J’habite la grand banlieue et je ne peux pas poiroter jusqu'à 23 heures. Ce n’est vraiment pas une chose pour moi et je ne suis pas convaincu que cela plaise a beaucoup de monde. Je les salue. Ils ont l’air désolé pour moi « ne partez pas ! C’est dommage. Maurice arrive …. D’ici 2 heures …. » Ils me demandent ou j’habite et proposent de me reconduite chez moi ( sic ) à la fin de la soirée. Je leur parle de grande banlieue. Ils lâchent l’affaire. J’aurais du leur demander de me rembourser mes 15 euros.

Une méchante envie de pisser me fait suer à grosses goûtes. J’aurais du utiliser leur chiotte avant de partir


22h30. Je me pose dans le train et entreprend de terminer la lecture du Despentes que j’ai entamé la veille.

23h00. De retour à la maison. Je cours aux toilettes. Je n’en peu plus. La bière sûrement. Je me couche un peu avant minuit en pensant à l’arrive de Maurice dans la salle et à tout les veinards qui pourront l’approcher.

Et puis c’est le black-out.

Alors déçu ? Qui ne le serait pas. On risque de me trouver vieux jeu, incapable de veiller jusqu'à minuit, mais le lecteur de Maurice Dantec n’est pas forcement couche-tard. Je sais que ce genre de rencontre risque de ne pas se reproduire de si peu. Tans pis pour moi. J’aurais au moins rencontré Kersan. Je le trouve assez sympathique. Plus que sympa que l’idée que je me faisais de lui.

Qui est Maurice G. Dantec ?

Romancier reconnu dans le monde entier, Maurice Dantec est un incontournable.Auteur de nombreux romans comme "Babylon Babies", "Grande Jonction" ou le très très bon "Les racines du mal", Maurice Dantec apparaît aujourd'hui sur la scène littéraire francophone comme un écrivain cultisme, à la fois adoré et haï.

Comme l'a été manchette avant lui, Dantec aujourd'hui le chef de file du néo-polar. En effet, son oeuvre est très novatrice comme l'étaient à l'époque celle de Manchette, le père fondateur du "néo-polar" ( et inventeur de l'expression )
Dantec est passionné par la folie et le problème du mal,.C'est un auteur engagés sur les grandes questions de notre siècle, fortement marqué par le 11 septembre et ouvertement sioniste et catholique.
C'est aussi un écrivain au réalisme brutal qui n'hésite pas à décrire des scènes violence sans prendre de pincette, qui sait taper la ou ça fait mal et qui n'a pas peur de censure pudibonde de la littérature bourgeoise.
Vivant actuellement au canada, il est critiqué par certain pour ses opinions radicales comme la défense de la peine de mort au Canada ou encore son soutien à G.W Bush dans sa défense du " monde libre " face au " terrorisme de l'islam radical ".

22 mars 2000 - Le poulpe à 40 ans



Le mercredi 22 mars 2000, Le Poulpe a eu 40 ans.

Pas un mot.... Andrew Klavan


Lire ce polar n'est pas une partie de plaisir tellement l'histoire sordide et les personnages malsains.
Ames sensibles s'abstenir.


Bosch is back : La Blonde en béton de Michael Connelly

Troisième roman dédié à  Harry  Bosh , paru en 1996.

Comment ça j'ai 10 ans de retard ? 

Michael Connelly est aujourd'hui un auteur incontournable des fans du genre et cette  blonde en béton s'inscrit dans la plus pure tradition des polars à la James Ellroy.

Un procès, une avocate, le corps d'une blonde pulpeuse dans du béton, une enquête qui vous conduira dans les meurtres d'un tueur en série.

Entre dégoût et résignation, l'intrigue est surprenante, très bien menée et l'auteur nous ballade d'hypothèses en suspects.

Avec un rythme du récit est bien dosé, impossible de s'ennuyer.  Et ce  dénouement...  un twist ending incroyable.

A recommander aux amateurs, La blonde en béton est un excellent policier remarquablement mené.

Je suis bluffée et j'en redemande !



Retrouvez mes deux précédentes chroniques concernant Harry Bosh et Michael Connelly :



Un tueur en série sévit dans la ville de Richmond en Virginie. Les  victimes sont torturées, violées et égorgées. Aucun indice ne les relient entre elles.
Kay scarpetta, médecin légiste et l'inspecteur Marino vont mene l'enquête.
Le scénario n'a rien de vraiment original et ce polar aurait pu être plus noir .


L'intrigue ne s'éparpille pas. Ce qui est un bon point à mon gout.
Je me suis surpris à savourer chaque page jusqu'à ce dénouement final.

Postmortem  n'est pas  un livre inoubliable mais rassemble  tout ce qui peut faire un bon best-seller : une intrigue  bien ficelée, des suspects à la pelle, des indices corroborant les hypothèses que l'on peut faire dans sa tête, et une fin innatendu.

J'ai prévu de lire La Blonde en béton la semaine prochaine, mais j'enchenrais avec Mémoires mortes, suite des aventures de scarpetta.

Premières lignes :

"Il pleuvait à Richmond, ce vendredi 6 juin.
Les trombes d'eau qui s'abattaient sans interruption depuis l'aube avaient plumé les lilas et jonché de feuilles la chaussée et les trottoirs. Les caniveaux débordaient et les terrains de jeux étaient inondés. Je m'étais endormie au son des gouttes qui tambourinaient sur le toit d'ardoise, mais les premières heures de ce samedi me jetèrent dans un rêve terrifiant."


















La Glace noire de Michael Connelly

Après mon expérience décevante avec La Ville des frelons de Patricia Cornwell c'est un plaisir de retrouver Harry Bosch, à nouveau seul contre tous !

La Glace noire ce lit rapidement et avec plaisir.

Je l'ai déjà dit ici mais il n'est pas nécessaire de faire l'éloge de la plume de Connelly tant cela a déjà été fait.

Ce maître du polar ne s'embarrasse pas blabla superflu. On comprend assez vite que l'important se situe dans l'histoire, les personnages et leurs interactions.

Pas le polar du siècle amis l'histoire est maniée avec une telle maîtrise que j'ai n'ai qu'une envie : M'attaquer à La Blonde en béton !
Connelly confirme en effet de son immense talent de narrateur. Humain et solitaire, le héro de Connely  a  tout pour  plaire.



La Ville des frelons de Patricia Cornwell

Charlotte, en Caroline du Nord. Une cité depuis longtemps surnommée «le nid de frelons de l'Amérique».

C'est dans un climat de violence quotidienne que l'on découvre Virginia West, chef de la police.
Elle enquête sur une série de meurtres visant  des hommes d'affaires.

Même si Virginia West et Andy, le jeune journaliste sont sympathique et attachant et que ce polar est pas mal gaulé, je ne suis pas plus enthousiaste que ça.

Patricia Cornwell a su créer une nouvelle ambiance et  des intrigues abouties, pourtant 'histoire ne décolle pas vraiment.

Malgré tout, elle parvient à brosser le portrait d'une Amérique au bord du chaos social. C'est pour moi la seule force de ce roman.


Expérience assez décevante pour moi.

La Chambre des morts de Franck Thilliez


Vous roulez en pleine nuit avec votre meilleur ami, tous feux éteints. Devant vous, un champ d'éoliennes désert. Soudain le choc, d'une violence inouïe. Un corps gît près de votre véhicule. A ses côtés, un sac de sport. Dedans, deux millions d'euros, à portée de la main. 

Que feriez-vous ?



Certes,  les ficelles sont  classiques mais  l'intrigue est bien menée et les personnages attachants.

Tout de même un excellent moment de lecture.


Les Egouts de Los Angeles de Michael Connelly


Tous les  ingrédients du succès sont réunis dans ce  premier roman de l'écrivain Américain mondialement connu Michael Connelly. 


On est accroché très vite à l'histoire et on a envie de lire la suite. 

Premier roman, donc, dans lequel on découvre ce flic, Harry Bosch, obstiné et rétif à la hiérarchie.

Avec la folie  en toile de fond, les séquelles de la Guerre du Vietnam et de ses sordides trafics,  est un très bon roman policier avec ce héros charismatique et attachant. 

L’intrigue est bien ficelée avec suspense bien présent. L’intrigue est bien agencée. Chaque détail a son importance.

A noter également, l’excellente traduction de Jean Esch.




Deux citations qui résume bien Michael Connelly :

« Les coïncidences n'existent pas. »

« On ne connaît jamais vraiment le pourquoi des choses.
Il suffit de savoir le comment et le qui. »