Ma cinémathèque idéale ( 2009 )

Merci à La Loche qui m'a filé l'idée ( indirectement) alors voila, moi aussi, ma ciémathèque idéale. J'ai volontairement mis un peu de tout. Dans chaque genre quoi.
Je suis sûr qu'il y a d'autres films mais cette selection me parait pas mal et représentatif
de mes gouts.

Pour la sublime réalisation :


Pour l'histoire (les histoires) :


Pour Nicloux, sa réalisation et la sublime photo de Pierre-William Glenn :


Pour les bagnolles et San Fransisco :


Pour Van Damme :



Pour tout :


Pour la poursuite en bagnolle :


Pour l'orgie "Fidelio". "Qu'est est le mot de passe ?" :


"Elle est belle Pistache,tu sais dire elle est belle Pistache,belle pistache,qu' est ce qu'elle est belle Pistache,.... Pistache veut des graines ?"

Cortex, Nicolas Boukhrief

Demi avis pour un film vu à moitié (la faute au DVD de location qui s'est bloqué...) et pour un résultat mitigé !

Pas adhéré à la réalisation, l'image, et pas trop au jeu des acteurs.
La maladie d'Alzeihmer avec toutes ses conséquences est un sujet intéressant pour tout ce qu'il permet. Perte de repères, redécouverte perpétuelle de l'environnement, déclin moral...

Le monde médical m'a semblé bien restitué mais affreusement mal joué, façon téléfilm, Clinique de la Forêt Noire. Je dis ça et en cherchant des avis sur le net, voilà ce que je trouve ici : "Nul doute qu’il suscitera par là certaines remarques ironiques de par son rythme et son sujet, avec une tendance à cataloguer ce genre d’œuvre dans le télévisuel d’outre-rhin." Hi.

Le film réussit à entretenir l'interrogation dans l'esprit du spectateur qui cherche quelle va donc être l'énigme cachée dans cette résidence. J'espère que l'issue vaut l'attente générée parce que dans l'ensemble ça sembait mal barré. J'ai ressenti de l'intention pour un faible résultat. Alors c'est sûr, le film n'est pas speed, les acteurs semblent jouer comme au théâtre, les plans sont travaillés, mais prendre le contre-pied des productions actuelles ne suffit pas à faire quelque chose de bon. Si quelqu'un l'a vu je veux bien savoir si l'issue est à la hauteur ; je ne pense pas revoir le film jusqu'au bout.

On pourra aller voir du côté d'autres films en lien avec la perte de mémoire (sujet fécond au cinéma) : Memento, La mémoire du tueur, Eternal Sunshine of the Spotless Mind, Total Recall... et j'en oublie !

Haute-Tension d'Alexandre AJA

Hier soir j’ai maté Haute-Tension. Premier long métrage du Français maintenant expatrié aux états-unis, Alexandre Aja. Tout d’abord, Haute-Tension n’a rien d’un polar mais ce classe dans la catégorie des Survival Movies. J’ai décidé de regarder ce film pour me remettre de ma récente déception : Rec. (http://www.forum.polarnoir.fr/viewtopic.php?f=19&t=621)

Ma dernière expérience des Survival Movies remonte a deux ou trois piges. Un film américain, Détour Mortel. Je l’avais trouvé plutôt pas mal réussi.

Bon alors Haute-Tension, ça donne quoi ?

Du sang, une tension et une monté en puissance maîtrise loin de la facilité que pourrais engendrer ce genre de film. Pas de sursaut artificiel - du genre la copine qui surgit en plein suspense. Non, il n’y a pas ce genre de grosses ficelles dans ce film. Par contre, du sang, y en a et pas qu’un peu. Il faut bien justifier l’interdiction pour les -16 ans. Nous ne sommes pas en train de regarder, un Slasher Movie. C’est pas Scream quoi mais plutôt Texas Chain Saw Massacre.

Un casting léché, Cécile de France parfaite. Magnifique et troublante a la fois. Philippe Nahon flippant à souhait dans son rôle de tueur too much . Métamorphosé par rapport a son rôle précèdent dans le film Nicloux.

Du cote réalisation, rien a redire non plus. Maîtrise totale du sujet. Plan séquence savoureux. Dosage précis et calibré des effets gores. Gros travail dans l'image. Enlever au film sa mise en scène et il perdrait quasiment tous ce qui fait son intérêt… Pas d’ironie dans le sujet comme ça se fait de nos jours. Aja souhaitait un retour au source et plonger le spectateur dans un vrai Survival. Réussi
Musique bien pensée. J’ai toujours un coup de cœur pour les films ou la zik n’est pas additionnel mais provenant des éléments du film - autoradio, baladeur mp3, télévision... Cela apporte plus de réalisme qu’une chanson qui sort de nulle part. Et puis le réalisateur peut jouer du décalage entre l’action de la scène et la musique du lieu. Aja le fait très bien. Aucun problème là-dessus.

Pour les dialogues, nous sommes dans le light. Encore un grand bravo pour Cécile de France parfaite dans son rôle de femme pourchassé fragile et à la fois détermine. Je la verrais bien dans un film de Nicloux.

Du coté des ambiances rien à redire non plus, musique minimaliste et effets sonores bien placé - Balançoire, bruit de porte, petits bruits d’oiseau de nuit. Tout ça est aux petits oignons. Très américanisé : champs de maïs, camionnette pourri – remplacez le Citroën par un vieux Ford pick-up est vous êtes au States- ferme reculé, intérieur kitch, fille en petite tenue avec les tétons qui pointent de peur sous les maillots.

Tous les ingrédients du genre sont présents, respectés et assumés.
Pour un deuxième long métrage, bravo.


Au final un Imagepour les amateurs du genre.
Pour les autres, difficile à dire, ma femme n'a pas aimé.
Moi scotché au film, elle plutôt envie de vomir.

Un film à ne pas mettre entre toutes les mains ?

Les Noces barbares de Queffélec



Prix Goncourt 1985, Les Noces barbares de Queffélec  est un grand livre. Une histoire bouleversante, qui aborde le thème de l'enfant mal aimé.  

L'écriture  de  Queffélec  est magnifique, poétique  et surtout d’une infime précision (je n’ai malheureusement pas trouvé cette qualité d’écriture dans ces autres livres, notamment dans ces derniers écrits) 

L’histoire démarre avec l'histoire de Nicole, 13 ans. Elle est tombée amoureuse d'un soldat américain sur le point de repartir au pays.  Plein de promesse, il l'invite la veille de son départ. Une fois dans sa chambre, le soldat et deux copains violents la jeune fille à tour de rôle.

De cette tragédie naît le petit Ludovic.

J’avais ce livre depuis une éternité dans ma PAL car j’appréhendais vraiment sa lecture. Cette  scène d’introduction, violente et noire, restera à jamais gravé dans ma mémoire. Ce premier chapitre est bouleversant. Atroce.

Les Noces barbares est  une histoire sombre. Une quête de tendresse est violente, poignante. Une histoire tragique et douloureuse.

Mais une histoire inoubliable. 
Un roman d’une force incroyable

Quelque chose de pourri au royaume d'Angleterre de Robin Cook

Attention pur chef-d’œuvre!

La première raison est que Robin Cook (à ne pas confondre avec son homonyme américain) est pour moi l’un des plus grands auteurs de roman noir des années 70.  Roman effarant, Quelque chose de pourri au royaume d'Angleterre fait preuve d’une très grande qualité d’écriture. Cook est un maître dans la restitution des émotions et des sentiments

Il y a ces livres que l’on a aimés, que l’on conseille à ses amis. On peut même les prêter ou même les donner car ils nous ont plus le temps de la lecture et puis voilà, c’est tout. On le ferme et on en parle plus.

Il y a aussi de très bon livre qui trônent en bonne place dans la bibliothèque.

Et puis, il y a les autres.
Et puis, il y a Quelque chose de pourri au royaume d'Angleterre.

J’en frissonne encore en l’évoquant, tellement ce titre m’a réellement marqué.

L’histoire :

Le personnage central de l’histoire, Richard Watt est un  journaliste anglais engagé. Il s'est exilé dans un village d'Italie pour fuir une Angleterre qui a sombré dans la dictature. Le premier ministre  refuse d'organiser des élections à la fin de son mandat et réprime férocement toute opposition politique. La présence de Watt en Italie est signalée aux autorités anglaises par un couple britannique, le journaliste est extradé vers son pays d'origine et tombe entre les griffes de ses ennemis... 

Bien que publié en Grande-Bretagne en 1970, les thèmes sont tous actualité. Digne de succéder au 1984 de George Orwell,  Quelque chose de pourri au royaume d'Angleterre est à la fois une satire sociale et un texte de politique fiction. C’est un roman impressionnant, superbement écrit, poignant et visionnaire.

Pour moi il s’agit d’une œuvre majeure du vingtième siècle. 

Un livre à lire et à relire.
Car certains livres ne se referment jamais.

«Tant que je pus me battre, je leur résistais, et quand je m’effondrais, ce fut parce que mon corps n’en pouvait plus, et en aucune façon parce que j’avais épuisé ma réserve de haine. »


Les Courriers de la mort - Pierre Magnan


Le Dahlia noir de James Ellroy

Mon premier roman d'Ellroy et quelle expérience.

Polar brillant et noir, Le Dahlia noir n’est pas Un thriller comme un autre.  Il y a dans ce bouquin quelque chose qui happe le lecteur et qui l'entraine dans une plongée dans les eaux troubles et profondes de la Californie juste après la seconde guerre mondiale.

Le Dahlia Noir n'est pas sorti de l'imagination de James Ellroy. Fidèle à la vraie histoire du Dahlia Noir, son roman s’inspire du meurtre sauvage d'Elizabeth Ann Short, jeune femme de 22 ans retrouvée mutilée dans un terrain vague.

Ellroy nos plonge dans un univers violent, dur et cru dans lequel il nous fait  découvrir une cité des anges gangrené par la pègre, la prostitution et des flics véreux.  Ce roman noir, très noir, puise sa force dans cette écriture réaliste et cette peinture sans concession d'une société américaine dépravée. La description de cette ville et des personnages est brillante, tout en finesse et en suspense.  Ellroy est un maître pour nous embarquer dans une série de fausses pistes. Le  style "Ellroy"   est vif, nerveux et efficace.

L’intrigue est admirable, bien construite. Elle nous livre une profusion de détails et de personnages secondaires. J’adore les méandres de l’écriture d’Ellroy. Comme je le disais les rebondissements nombreux et  l'auteur désigne un meurtrier ce crime qui a secoué l’Amérique ne reste pas totalement sans coupable.

J’ai rarement lu un roman qui tienne autant de rebondissement.

Le Dahlia Noir est un  roman noir, presque irréel ; fascinant, obsédant dont la noirceur et le désespoir nous saisissent à la gorge. Un classique du polar à l'américaine. 

Tout y est : Enquête policière, étude sociale, sexe...

La noirceur côtoie la  beauté.

Le Dahlia noir est une œuvre majeure.

Mise à jour septembre 2012, après avoir lu tout Ellroy :

Je viens de terminer Underworld USA et j’ai relu quelques passage du Dahlia.
J’arrive à une conclusion :
Il existe un auteur indispensable, c'est James Ellroy.

Mise à jour Mars 2015, après avoir vu l'adaptation cinéma de Brian de Palma :

Après avoir lu le livre, pas la peine de voir le film. La matière romanesque du roman d'Ellory est trop complexe. Difficile de porter à l'écran une histoire qui se déroule sur plus de dix ans, avec autant de personnages importants.  Critique complète du film.

L'Orphelinat de Juan Antonio Bayona

A l’aube de la quarantaine, Laura entreprend de restaurer l’orphelinat de son enfance, pour en faire un centre d’accueil pour handicapés. Très vite, son fils adoptif de sept ans se met à parler avec des amis invisibles. Un jour, il disparaît

Très grosse surprise pour ce film maîtrisé sur tous les points. Mélange d'angoisse, de fantastique, d'émotion et de suspens.
Derrière un esthétisme irréprochable se cache un scénario intelligent, rondement mené et sans véritable temps morts. Comment rester insensible face à une telle beauté ?

La réalisation mémorable, ultra-travaillée, aux effets de style tellement bien employé. L’orphelinat peut aussi compter sur des décors remarquables.

L'histoire est si prenante, que l'on mène notre propre enquête.  Niveau frisson on est servi (sans tombé dans l'excès), psychologique (pas trop non plus).

Bref, dans le genre film fantastique un peu flippant, c'est le film le plus abouti que j'ai vu : Sublime de bout en bout et petit bijou de poésie triste. 

Déprimant sans nul doute, mais tellement beau.

La Maison des feuilles de Mark Z. Danielewski


S'il l'on souhaite résumer ce roman, je peux simplement parler de l'histoire d'une maison hantée, une maison plus grande à l'intérieur qu'à l'extérieur, une maison à l'architecture intérieure mouvante, une maison que l'on peut explorer pendant des semaines jusqu'à s'y perdre à jamais.

Mais ce résumé serait trop réducteur pour rendre compte de ce qu'est réellement ce roman sans équivalent car la Maison des feuilles  de Danielewski est a classer dans la catégorie des  livres hors du commun qui mérite son statut de mythe.

Plus qu'un roman, La Maison des feuilles  est une oeuvre d'art dans sa conception, d'abord, qui n'a rien de conventionnelle.


Un livre est plein de références bibliques, philosophiques mais aussi scientifiques ou encore mythologiques.

D'une construction exemplaire, il a fallu 12 ans à l'auteur  écrire ce livre et je ne suis pas étonné. la Maison des feuilles est à la fois jeu de piste, un récit fantastique mais également une dérive personnelle.

La Maison des feuilles est un livre qui ne laisse pas indifférent et qui, au contraire, nous pousse au questionnement pendant et après lecture.
Je conseille sa lecture et surtout l'expérience qui va avec à tous ceux qui aiment les livres.